Le commerce de la fourure

Le commerce de la fourure

La quête de fourrures a été la première motivation commerciale qui poussa les européens à explorer et coloniser l'Amérique du Nord. Au fur et à mesure de l'expansion vers l'ouest, les chasseurs devancent et suivent les explorateurs à la recherche de nouveaux approvisionnements en peaux de castor très prisées en Europe. C'est l'age d'or des trappeurs. Ces aventuriers furent les premiers à établir des contacts commerciaux avec les Amérindiens et contribuèrent à une connaissance approfondie du terrain dans le Nord-Ouest. Saint-Louis, la dernière ville avant le grand Ouest sauvage est le lieu de ralliement de ces aventuriers solitaires. Les trappeurs s'y affrontent dans des compétitions de lutte et de tir de précision.

Vers 1830, la mode évolue en Europe et les chapeaux de castor sont remplacés par des chapeaux de soie, réduisant fortement la demande en fourrures nord-américaines. Ainsi s’achève l'ère des mountain men.

L'expédition Lewis & Clark

L'expédition Lewis & Clark

L'exporation de l'Ouest est un enjeu capital pour le président Thomas Jefferson. Dès l'achat de la Louisiane, il charge les officiers Meriwether Lewis et William Clark de monter une expédition le long du fleuve Missouri. L'intérêt principal est de trouver une voie commerciale vers le Pacifique. L'expédition doit aussi permettre d'établir des contacts diplomatiques avec les tribus amérindiennes de la région, de les étudier, ainsi que le climat, les sols, le réseau hydrographique, les échanges commerciaux, la faune et la flore.

L'expédition atteint l'océan Pacifique en décembre 1805 à l'embouchure du fleuve Columbia. Elle fut un grand succès scientifique et ouvrit la voie à de nombreuses autres explorations du territoire.

La guerre de 1812

La guerre de 1812

En 1812, alors que le Royaume-Uni est affaibli en Europe par le conflit qui l'oppose à la France napoléonienne, les États-Unis déclarent la guerre aux colonies britanniques du Canada. De 1912 à 1915, la guerre se déroule sur trois théâtres d’opérations : l’océan atlantique, la région des grands lacs et les états du Sud. Aussi appelée seconde guerre d'indépendance, elle ne contribue guère à modifier les frontières mais établit une occupation conjointe du territoire de l'Oregon et fixe au 49e parallèle Nord la délimitation entre le Canada et les États-Unis. Cette ligne de partage du territoire sera prolongée jusqu'au Pacifique à la signature du traité de 1846.

Le mythe de l'Ouest sauvage

Le mythe de l'Ouest sauvage

La mythologie de l'Ouest commence à apparaître avec les spectacles de chanteurs et la musique populaire des années 1840. Durant la même période, Phineas Taylor Barnum exhibe des chefs et des danseurs indiens dans ses musées. Cependant, l'intérêt du public décolle vraiment quand les romans à quatre sous apparaissent en 1859. En simplifiant ou en exagérant la réalité, les romans captivent l'attention du public avec des histoires sensationnelles mettant en scène la violence et l'héroïsme, et fixent dans les esprits des stéréotypes : le cowboy courageux, l'indien sauvage, l'homme de loi vertueux, le hors-la-loi impitoyable… Des milliers de titres sont édités (et écrits en quelques jours en reprenant toujours les mêmes ressorts), popularisant des figures comme Calamity Jane ou Buffalo Bill.

Ce dernier saisit l'occasion de promouvoir sa propre légende et monte son spectacle itinérant, le Wild West Show, à partir de 1883. Des Indiens et des cowboys sont embauchés pour présenter des démonstrations d'équitation, de lasso et de tir de précision. Buffalo Bill exporte son spectacle en Europe, répandant à l'étranger les mythes de l'Ouest sauvage.

Les bandits de l'Ouest

Les bandits de l'Ouest

Jesse James, Billy the Kid, le gang des frères Dalton, Black Bart, Sam Bass, Butch Cassidy et le Sundance Kid sont quelques exemples de bandits devenus célèbres pour leurs attaques de banques, de trains ou de diligences. Certains de ces bandits sont des produits de la violence de la Guerre de Sécession et d'autres sont devenus hors-la-loi pendant les périodes difficiles pour les éleveurs de bétail. Beaucoup sont des marginaux et des vagabonds qui parcourent l'Ouest pour fuir la loi.

Allan Pinkerton y voit une juteuse opportunité commerciale en ouvrant dans l'Ouest des succursales de son agence de détectives, chargées de poursuivre plusieurs gangs. Pinkerton invente le concept de « galerie des voyous » (rogue gallery), c'est-à-dire l'affichage des portraits des bandits recherchés, et systématise l'identification du corps des criminels abattus.

De nouvelles règles de comportement se mettent en place dans l'Ouest. Les gens ne sont plus tenus de respecter le « devoir de retraite » (duty of retrat), une disposition du droit anglo-saxon qui stipule qu'un citoyen n'est autorisé à se défendre en tuant que si un mur l'empêche de fuir son agresseur. En 1876, un tribunal de l'Ohio fait jurisprudence en décrétant qu'un citoyen attaqué n'est pas dans l'obligation de fuir, ce qui est confirmé par la cour suprême de l'Indiana.

Le chemin de fer continental

Le chemin de fer continental

En 1862, le vote du Pacific Railroad Act accélère la création d'une voie ferrée transcontinentale. À cette époque les lignes ferroviaires atteignaient la ville d'Omaha environ à mi-chemin de la traversée du continent. Deux compagnies ferroviaires sont chargées de compléter le tracé. La Central Pacific entreprend la construction depuis Sacramento en Californie tandis que l'Union Pacific prolonge le réseau au départ d'Omaha. Les deux compagnies font la course pour rejoindre le point de jonction prévu. La Central Pacific l'emporte et le chemin de fer est inauguré en mai 1869. La durée d'un voyage à travers le pays passe d'environ quatre mois à une semaine avec l'achèvement de cette ligne.

Malgré les problèmes de construction et les scandales politiques, le chemin de fer transcontinental est une grande réussite pour ce qui est d'accélérer le peuplement de l'Ouest. Il rend également possible la transformation des États-Unis d'une société agraire en une nation industrielle moderne. Non seulement il permet des échanges de produits entre les deux côtes, mais il contribue aussi à l'établissement de succursales occidentales des compagnies de l'Est.

Villes-champignons et villes-fantômes

Ville-champignon et ville-fantôme

Des villes minières jahissent en un temps record. Les conditions de vie des mineurs très rudes et leur cupidité entrainent un climat de violence et un taux important de banditisme, de prostitution et d'alcoolisme. Sans tribunaux ou officiers de justice dans ces communautés pour faire valoir le droit et la justice, les mineurs développent leur propre système juridique. Chaque camp a ses propres règles et la justice est souvent rendue par un vote populaire, agissant parfois de manière équitable, parfois de manière arbitraire et expéditive.

Ces villes sont désertées aussi vite qu'elles ont vu le jour lorsque le gisement vient à manquer.

Le télégraphe continental

Le télégraphe continental

La ruée vers l'or accroit la nécessité de communications plus rapides à travers le continent. Le courrier de l'Est était envoyé à San Francisco par bateau depuis New York, avec une courte section terrestre par l'isthme de Panama, un trajet d'un mois en moyenne. En 1856, le Congrès autorise l'amélioration des routes et la création d'un service postal pour la Californie. Des convois commerciaux de chariots commencent à transporter du fret et du courrier dans l'Ouest. Le trajet dure en moyenne 24 jours.

En 1860 un homme d'affaires de l'Est, William Russell lance le Pony Express, réduisant le délai de livraison à dix jours. Le courrier est porté dans des sacoches par des cavaliers qui se relaient dans plus de 150 stations distantes chacune de 24 kilomètres. Ces cavaliers doivent être très expérimentés et peser moins de 57 kilos. Une annonce de l'époque présente une offre d'emploi pour le Pony Express en faisant appel à des « jeunes gars maigres et nerveux, pas plus de dix-huit ans, prêts à risquer quotidiennement leur vie, orphelins de préférence, salaire : 25 dollars par semaine ». Si le cavalier suivant était absent à un relais, le porteur du courrier était supposé poursuivre le chemin en changeant de cheval. A peine 18 mois après sa création, le Pony Express fait faillite avec l'inauguration du télégraphe continental le 24 octobre 1861 qui s'étend sur un réseau de 80 000 km.

La ruée vers l'or

La ruée vers l'or

En décembre 1848, le président Polk déclare devant le Congrès : « Les descriptions de l'abondance d'or en Californie sont d'une nature si exceptionnelle, que l'on n'y croirait pas si elles n'étaient pas corroborées par d'authentiques comptes rendus d'officiers du service public. » C'est le début de la ruée vers l'or. Des milliers de ceux que l'on appelle ensuite Forty-Niners arrivent en Californie. San Francisco est le principal port d'arrivée et voit débarquer des Asiatiques, des Sud-Américains, des Australiens et des Européens. En 18 mois, la ville passe de 800 à 20 000 habitants, principalement des hommes qui n'ont pas la moindre idée sur la façon de prospecter.

La ruée vers l'or transforme radicalement l'économie californienne. La fièvre de l'or affecte toutes les classes de la société. La surprise de la découverte, l'abondance et l'extraordinaire ampleur des premiers filons à la surface expliquent cette ferveur irrationnelle. Plus de 250 000 mineurs ont trouvé l'équivalent de plus de 200 millions de dollars en or en cinq ans. Mais ils sont si nombreux à tenter leur chance que la plupart finissent épuisés et ruinés. Dans les années 1850 l'or devient plus difficile à trouver, les prospecteurs individuels cèdent la place à des compagnies minières équipées qui exploitent les mineurs et détruisent l'environnement.

Après cette première vague, les mineurs s'aventurent vers l'Est dans les Montagnes Rocheuses et se tournent vers les filons d'argent découverts à partir de 1858.

Les guerres indiennes

Les guerres indiennes

Les guerres indiennes sont l'ensemble des guerres opposant les colons européens puis le gouvernement des États-Unis aux peuples Nord-Amérindiens, de 1778 à 1890. Bien qu'aucune guerre ne fût officiellement déclarée par le Congrès des États-Unis, l'armée américaine fut constamment en guerre contre ces peuples à partir de 1778. Elles se sont prolongées au XIXe siècle par des violences et de nombreux massacres de la part des deux camps. En 1890, les indiens d'Amérique du Nord ne sont plus que 250 000 contre environ 10 millions à la fin du XVe siècle.

Le Homestead Act et les Land run

Le Homestead Act et les Land run

En 1862, la loi du Homestead Act facilite l'acquisition des terres de l'Ouest. Chaque personne qui a travaillé une terre pendant cinq ans en devient propriétaire. Et après seulement six mois d'occupation une personne peut acheter un terrain au prix dérisoire de 1,25 $ l'acre (4000 mètres carrés).

En 1889, le président Benjamin Harrison autorise l'ouverture à la colonisation de 8 100 mètres carrés de terres inoccupées cédées bon gré mal gré par les tribus amérindiennes. Le 22 avril, plus de 100 000 colons et éleveurs sont alignés sur la frontière, attendant que les clairons de l'armée donnent le signal, pour démarrer une course folle et revendiquer une étendue de terre. L'événement est connu comme la « Course à la terre » (Land run) de 1889. En un jour, les villes d'Oklahoma City, Norman et Guthrie sont créées. De la même manière, des millions d'acres de terres sont de nouveau ouvertes à la colonisation dans les quatre années suivantes.

Dans les années 1870, les nombreux cadeaux fonciers soulèvent des préoccupations au sujet de la gestion du reste des terres publiques, en particulier ceux d'une valeur unique, comme le Grand Canyon et le Yellowstone. Ainsi est né le mouvement de conservation de la nature. En 1872, grâce au naturaliste John Muir, le Yellowstone est le premier parc national créé aux États-Unis et dans le monde138.

L'expansion de l'élevage

L'expansion de l'élevage

L'essor de l'élevage du bétail et des cow-boys est directement lié à la disparition des imposants troupeaux de bisons des Grandes Plaines. La perte de leur habitat et la chasse intensive réduisent progressivement les troupeaux jusqu'à la quasi-extinction de l'espèce. Dans les années 1870, le grand massacre des bisons a un impact majeur sur la vie des Indiens des Plaines, qui dépendent de l'animal à la fois économiquement et spirituellement. L'armée américaine encourage délibérément l'abattage de bisons afin de les priver de cette ressource et de les démoraliser.

Les Espagnols introduisent les vaches Longhorn et l'élevage en ranch dès le XVIIe siècle. Les éleveurs du Texas conduisent de grands troupeaux de bétail vers le nord jusqu'aux villes du bétail situées sur le chemin de fer pour être transportés en train jusqu'aux abattoirs de Chicago, Saint-Louis ou Kansas City. Ces longs trajets sont dangereux, spécialement au franchissement des rivières et quand ils doivent repousser les Indiens ou les voleurs de bétail. Malgré les risques, ces grandes transhumances s'avèrent très profitables et attirent des investisseurs. Le coût d'une tête de bétail élevée au Texas est d'environ 4 $, contre plus de 40 $ dans l'Est.

Quand l'élevage dans les grands espaces tend à laisser la place à des ranchs clôturés dans les années 1880, les jours glorieux des cowboys touchent à leur fin, et le mythe du cowboy vivant en toute liberté commence à émerger.

Les villes du bétail

Les villes du bétail

Comme les villes minières de la Californie, les villes du bétail telles qu'Abilene, Dodge City ou Ellsworth connaissent une intense et courte période d'expansion. Elles surgissent le long du chemin de fer pour offrir les services adéquats aux éleveurs et aux cow-boys. Les premières années, l'anarchie, l'alcool, la prostitution et le jeu sont significatifs dans ces villes où la population est essentiellement masculine et où la loi et l'ordre mettent souvent un certain temps à s'établir.

Toutefois, contrairement aux villes minières, qui dans de nombreux cas deviennent des villes fantômes et cessent d'exister une fois que le minerai est épuisé, les villes du bétail passent du bétail à l'agriculture fermière et évolue en une communauté plus équilibrée composée de familles de fermiers et de petits commerçants.

La piste des larmes

La piste des larmes

Le développement de l'immigration dans le Sud-Est des États-Unis dans les années 1820 et 1830 oblige le gouvernement à traiter la « question indienne ». Une loi est votée pour déplacer les tribus amérindiennes à l'ouest du Mississippi et leurs anciennes terres sont alors remises à des colons blancs. 20 % des migrants succombent à la maladie, à la faim, au froid ou d'épuisement sur le chemin. Cette migration est connu sous le nom de La Piste des Larmes.

Le seul moyen, pour un amérindien, d'éviter la déportation, est d'accepter une offre fédérale 260 hectares de terre ou plus (en fonction de la taille de la famille), à condition d'abandonner l'appartenance à sa tribu, et de devenir un citoyen des États-Unis. Toutefois, de nombreux Indiens qui ont accepté cette offre ont été escroqués par des spéculateurs et accapareurs, qui ont volé leurs titres de propriété et vendu leurs terres à des Blancs. Certains refusent l'offre et trouvent refuge pendant un certain temps dans des régions éloignées. La tribu des Séminoles a offert le plus de résistance, se cachant dans les marais de Floride et menant une guerre de 1835 à 1842 contre l'armée américaine.

La « Destinée manifeste » est la croyance que les États-Unis ont reçu de Dieu la mission de dominer la région allant de la côte atlantique à la côte du Pacifique. Ce concept devient un cri de ralliement pour les expansionnistes dans les années 1840. Il est une justification morale et religieuse tout autant que politique et économique pour la conquête, sans égard pour les conséquences sociales et légales vis-à-vis des amérindiens.

La guerre de sécession

La guerre de sécession

Dès le début du siècle l'Amérique est partagée. Le Sud traditionnel et rural est doté d'une économie basé sur les grandes plantations esclavagistes et sur le commerce avec l'Europe. Au contraire les états du Nord industrialisés et protectionnistes souhaitent l'abolition de l'esclavage. Deux mentalités et deux models s'affrontent alors. La question de l'esclavage dans les nouveaux états de l'Ouest envenime les choses. En 1860, Abrahm Lincoln partisant de l'abolition est élu. En réaction les états du Sud font Sécession pour former les États confédérés d'Amérique dirigés par Jefferson Davis. C'est le début de la guerre civile.

Dans les premières années du conflit, l'armée sudiste mené par le Général Robert Lee a l'avantage. En 1863 La bataille de Gettysburg marque le tournant de la guerre. L'armée sudiste est repoussée par les forces de l'Union pendant que les troupes du Général Ulysses Grant prennent le controle du fleuve Mississippi. La résistance des Confédérés s'effondre le 9 avril 1865.

Outre un nombre indéterminé de victimes civiles, cette guerre provoque la mort de 620 000 soldats. Elle est la guerre la plus meurtrière qu'aient connus les États-Unis à ce jour. Elle met fin à l'esclavage aux États-Unis, restaure l'union et renforce le rôle du gouvernement fédéral.

Conception, réalisation et illustrations : Mathieu Ughetti — Source documentaire : Wikipédia — © 2015